La chambre Interdépartementale de l'agriculture de l'Ile-de-France dans son dossier de presse souligne la nécessité impérieuse de valoriser les espaces agricoles en conformité avec les lois Grenelle.
La nature ne doit pas devenir l'exception avec quelques îlots ou quelques coulées vertes d'ici delà.
Les champs d'Ile-de-France ne peuvent pas devenir une réserve à béton. Non aux coulées de béton anarchiques et contre productives !
La nature n'est pas un obstacle à l'économie mais bien l'un de nos derniers sanctuaires de vie et de santé.
La nature est notre meilleur partenaire, respectons là et faisons la respecter !
Retrouvez les communiqués de presse
de la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Ile-de-France
sur www.ile-de-france.chambagri.fr
Contact presse : Cécile de Villartay - 01 39 23 42 16 – c.devillartay@ile-de-france.chambagri.fr
« Demain, l’Ile de France :
Des champs ou du béton ?
Christophe HILLAIRET
Président de la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Ile-de-France
Salon International de l’Agriculture, 24 février 2009
DOSSIER DE PRESSE
Retrouvez les communiqués de presse
de la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Ile-de-France
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Contact presse : Cécile de Villartay - 01 39 23 42 16 – c.devillartay@ile-de-france.chambagri.fr
Présentation de l’Agriculture de l’Ile-de-France
Les 7 filières agricoles
L’Ile-de-France est d’abord connue pour son réseau urbain et pour ses activités de service.
Pourtant, à l’échelle régionale, l’agriculture francilienne constitue une activité économique à part entière et elle se place dans le peloton de tête des régions agricoles françaises sur bon
nombre de productions.
Les productions végétales occupent la majeure partie des terres agricoles. En Ile-de-
France, environ 48% du territoire reste dédié à l’agriculture, soit 578 000 hectares. On y
trouve 5 310 exploitations agricoles (Agreste, 2007).
Les grandes cultures
Elles constituent la première filière de la région ; elles occupent 87% de la superficie
agricole utilisée et sont cultivées par 75% des exploitations.
La qualité des terres des régions agricoles de la Beauce, de la Brie, du Vexin et du Valois a
particulièrement favorisé, à travers les siècles, le développement des céréales
(principalement le blé tendre, avec 41% de la superficie agricole), des oléoprotéagineux et
de la betterave sucrière.
L’élevage
Les unités d’élevage représentent 5% de la production régionale en valeur
(comptes de l’agriculture, 2007).
Les filières animales franciliennes témoignent néanmoins d’une grande diversité :
bovins lait, bovins viande, volailles, ovins, équins.
La qualité des productions est largement reconnue, notamment à travers les AOC
laitières de Brie. L’agneau Grand Cru est aujourd’hui une marque de qualité
interrégionale et interprofessionnelle regroupant essentiellement les brebis de race
Ile-de-France (14 000 ovins de race à viande Ile-de-France).
Les productions spécialisées : arboriculture, maraîchage, horticulture florale et pépinière
Diversité, qualité, technicité, modernité, proximité et fraîcheur constituent les
maîtres mots de ces productions. Elles représentent une exploitation agricole sur
cinq et dégagent environ un quart de la valeur de la production agricole régionale.
L’horticulture compte environ 150 entreprises (fleurs coupées, plantes en pot et
plantes à massif) réparties sur un peu moins de 300 ha. Elle se distingue par une
grande diversité de la production et une bonne qualité liée au savoir-faire
traditionnel des horticulteurs.
A la recherche d’originalité, chacun d’eux développe des spécificités dans son entreprise,
comme la production de fuschia, qui vient compléter la culture de plantes plus classiques
comme le géranium ou le chrysanthème.
La pépinière couvre environ 900 ha. Cette filière est très bien équipée et son
organisation commerciale est performante. La cinquantaine de producteurs
reste concentrée sur l’approvisionnement du marché régional, qui représente
plus de 60% des débouchés.
La région Ile-de-France se place au 1er rang national pour les azalées, au
2ème rang pour les plantes en pots et au 4ème rang pour les pépinières et pour les
plantes à massif et vivaces.
Le verger francilien se compose à 47% de pommiers et à 30% de poiriers,
pour une surface totale de 1 200 ha. La production francilienne est
traditionnelle, visant à la qualité gustative des fruits, avec des rendements
réduits.
Outre les fruits, on produit de nombreux légumes en Ile-de-France, notamment dans la vallée de la Seine (78), les plaines de Milly-la- Forêt (91), de Chailly-en-Bière (77) et de Mandres-les-Roses (94).
Plus de 40 espèces de légumes y sont cultivées avec une prédominance de salade, de cresson, de radis, d’oignon blanc, d’épinard et de choux.
La région Ile-de-France est la 1ère région productrice de persil et de cresson et au 3ème rang français pour les laitues. Une part importante de ces produits
maraîchers et arboricoles est destinée à approvisionner les commerces et les marchés régionaux.
La forêt
La forêt francilienne s’étend sur 284 600 hectares ce qui représente 23% du
territoire régional. Comme dans les autres régions, la surface forestière tend
à progresser ; ainsi, entre 1978 et 1994, la surface boisée a augmenté de
18 000 ha.
70% des forêts appartiennent à des propriétaires privés.
Les forêts sont majoritairement composées de feuillus avec une prédominance
de chênes sessiles et pédonculés (51% de la surface boisée). Le pin Douglas
représente maintenant l’essentiel des conifères récoltés dans la région.
La région compte 87 entreprises d’exploitation forestière et de sciage. Le bois d’oeuvre
constitue près de la moitié du bois récolté et le bois d’industrie 32%.
Une population agricole impliquée
L’agriculture francilienne regroupe 6 700 actifs familiaux et 3 400 salariés permanents et
saisonniers. Autant de personnes qui mettent tout en oeuvre pour satisfaire les besoins de près de 11,5 millions de franciliens, soit 20% de la population française.
En conservant leurs traditions qui sont celles des cultures propres aux grandes plaines d’une part et
de la vente directe d’autre part, ces professionnels ont su évoluer afin de proposer des produits de
qualité tout en respectant leur environnement (raisonnement de la fertilisation et de la protection des
cultures, identification des animaux pour une parfaite traçabilité, conditions d’élevage respectueuses
de l’environnement, techniques biologiques, etc…).
Outre les emplois directs, l’agriculture francilienne génère de nombreux emplois
indirects, tant en amont (machinisme agricole, agro-équipement, agro-fourniture,
phyto/semences, activités de conseils...) qu’en aval de la production (industries
alimentaires, distribution…).
Si l’industrie agroalimentaire représente l’un des premiers secteurs industriels au niveau
régional (7 500 établissements, 95 000 salariés, 3,3 milliards € de valeur ajoutée), elle se
concentre essentiellement sur la fabrication de produits alimentaires élaborés et a la
particularité de rassembler les sièges sociaux et les services de recherche et développement
de grandes entreprises. Les industries de première et deuxième transformation sont peu
nombreuses, mais les agriculteurs franciliens y trouvent des débouchés importants : travail
du grain, brasserie, aliments du bétail, boulangerie, biscuiterie.
La région compte aussi 9 entreprises coopératives agricoles qui emploient 450 personnes
et réalisent plus de 670 millions d’euros de chiffre d’affaires dans la région. La vente en gros
de céréales et d’aliments pour le bétail mobilise l’ensemble des organismes coopératifs, qui
représentent 64% de la collecte régionale de céréales et oléoprotéagineux.
Ainsi l’Ile-de-France possède une agriculture dynamique, un artisanat et une industrie
agro-alimentaire performants, des produits emblématiques et des professionnels
passionnés : une véritable vitrine filière – métier – produit !
Demain l’Ile de France : des champs ou du béton ?
Une agriculture en mutation, contrainte par l’urbanisation
Comme le reste du territoire français, au cours des cinquante
dernières années, l’agriculture francilienne a évolué selon un
certain nombre de constantes :
- Réduction du nombre d’exploitations : - 44% entre 1979 et 2000,
- Diminution de la population agricole : - 44% entre 1982 et 1999,
- Diminution du nombre d’installations : une cinquantaine par an entre 2003 et 2007,
- Fort mouvement de restructuration et d’agrandissement des exploitations : d’une surface
moyenne de 54 ha par exploitation en 1979 à 106 ha en 2007.
Cependant sa situation géographique, en périphérie d’agglomération, la soumet depuis
longtemps à des contraintes particulières. Cela se traduit notamment par une pression
foncière considérable. En diminution de 2% par an au profit des villes nouvelles dans les
années 1970, les surfaces agricoles déclinent depuis de 0,4% par an environ. En cinquante
ans, 100 000 ha de terres agricoles, bien souvent de très bonne qualité, ont ainsi disparu au
profit de l’urbanisation !
Ce mouvement a conduit dans le même temps à un éloignement progressif des producteurs
spécialisés traditionnellement implantés dans la Petite Couronne, à un effondrement du
nombre d’élevages laitiers et à la spécialisation croissante de l’agriculture régionale dans les
grandes cultures.
La capitale française a ainsi constitué un atout (débouchés, main d’oeuvre) et une contrainte
de plus en plus marquée pour l’agriculture, sur laquelle elle a fortement imprimé sa marque
au fil des décennies.
Quel paysage pour l’Ile de France de demain ?
Aujourd’hui, la proximité de Paris met l’agriculture au coeur d’un nombre croissant de
problématiques :
- Pérennité du foncier, exploitation précaire,
- Mitage du parcellaire agricole, en concurrence avec l’utilisation résidentielle du territoire,
- Difficultés de circulation, d'accès aux parcelles,
- Eloignement des fournisseurs et des débouchés en polyculture, coopératives et
sucreries notamment,
- Difficultés de recrutement de main-d'oeuvre (problèmes de qualification, de logement),
- Vols : récolte, matériel, plants, fournitures…
- Déprédations : intrusions diverses, barrières endommagées, animaux importunés…
- Dégâts de gibier : confrontation avec la population et les associations écologistes,
multiplication des fonds non chassés (friches urbaines, aéroports, talus de chemin de
fer, réserves de chasse…),
- Baisse de la représentation des agriculteurs dans les conseils municipaux.
Le foncier au premier plan
La gestion du foncier constitue sans aucun doute la problématique la plus prégnante au
regard de l’avenir de l’agriculture de l’Ile-de-France. Le foncier représente en effet le
principal outil de production des agriculteurs. Or, pour se développer, l’agriculture, comme
toute activité économique requiert des investissements durables et réguliers. C’est pourquoi
il est indispensable pour les agriculteurs de disposer d’une vision à long terme sur l’évolution
des terres qu’ils cultivent.
Les documents d’urbanisme (Plans Locaux d’Urbanisme, Schémas de Cohérence
Territoriale, …) ont été créés pour contribuer à cet objectif, en garantissant durablement
l’affectation agricole des terres.
Le projet de Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF), qui planifie
l’aménagement du territoire régional jusqu’en 2030, semble aller dans le bon sens,
notamment en privilégiant le renouvellement sur l’étalement urbain. Il propose une
cartographie des prélèvements sur les terres agricoles, qui devraient être limités à environ
1 700 ha par an.
Les documents d’urbanisme en question
Cependant depuis quelques temps, les signaux d’avertissement se multiplient pour la
profession agricole. Avec la perte progressive de fiabilité des documents d’urbanisme, la
question se pose crûment : quel devenir pour l’Ile-de-France : des champs ou du béton ?
Au niveau du SDRIF, le projet de loi du Grenelle de l’environnement prévoit que le document
pourra être révisé à chaque fois que l’Etat aura un projet incompatible avec le schéma. Cela
semble déjà être le cas avec les trois projets d’Opérations d’Intérêt National en cours sur la
région (Saclay, Seine Aval, Roissy-Plaine de France) et avec le projet du Grand Paris, qui
retardent l’adoption définitive du SDRIF.
Alors que le code de l’urbanisme permet de cartographier les espaces agricoles, ces
derniers ne figurent quasiment plus sur les documents graphiques des SCOT. Les terres
agricoles sont alors considérées comme des espaces libres, dont l’usage peut être modifié à
tout moment. C’est déjà le cas avec les PLU, pour lesquels les procédures de révision
simplifiée se multiplient ces dernières années, mettant les agriculteurs dans un état
d’incertitude permanent sur le devenir de leur activité.
Trois dossiers emblématiques viennent illustrer cette perte de lisibilité sur le foncier agricole :
- Le projet de circuit de Formule 1 aux Mureaux (Yvelines) : en contradiction avec les
engagements pris par le Conseil Régional d’Ile-de-France et le Conseil Général des
Yvelines sur l’affectation des terres à des installations agricoles, la préfecture a imposé
leur passage en Zone d’Aménagement Différé pour laisser le champ libre au projet
automobile porté par le même Conseil Général.
- Le projet de voie nouvelle de la Vallée de la Mauldre (Yvelines), dont le tracé a été
modifié unilatéralement en contradiction avec les engagements de concertation pris avec
la profession agricole et avec le tracé retenu dans le projet de SDRIF.
- Le projet d’OIN sur le plateau de Saclay (Essonne), pour lequel l’Etat a réduit l’espace
réservé à l’agriculture, en contradiction avec les prévisions du projet de SDRIF.
Des solutions à mettre en œuvre
La progression agricole s’alarme de ce retour de la problématique du foncier sur le devant de
la scène régionale. Elle appelle à une réaffirmation rapide et ferme du rôle stabilisateur
initialement dévolu aux documents d’urbanisme. A terme, elle demande que la périurbanité,
avec toutes les contraintes qu’elle impose, puisse être officiellement considérée comme un
handicap pour l’agriculture. A ce titre, elle souhaite que l’agriculture périurbaine puisse
bénéficier de contreparties financières, de la même façon que l’agriculture de montagne
avec les Indemnités Compensatoires de Handicaps Naturels (ICHN).
L’AGRICULTURE DE L’ILE DE FRANCE,
UNE AGRICULTURE A CONSERVER, UNE AGRICULTURE A RESPECTER.
La Chambre d’Agriculture de l’Ile de France en bref
Un organisme consulaire au service des agriculteurs
La Chambre Interdépartementale d'Agriculture de l'Ile-de-France, établissement professionnel public, constitue auprès des Pouvoirs Publics, l'organe consultatif et
professionnel des intérêts agricoles. Elle est un organisme consulaire au même titre que les
Chambres de Commerce et d'Industrie et les Chambres de Métiers.
En France, 94 Chambres d’Agriculture Départementales et 22 Chambres Régionales
d’Agriculture sont au service de la profession. Elles sont relayées par l’APCA (l’Assemblée
Permanente des Chambres d’Agriculture) au niveau national.
Issue de la fusion en 1967 des Chambres Départementales des anciennes Seine-et-Oise et
Seine, la circonscription de la Chambre d’Agriculture de l’Ile-de-France n’est ni
départementale ni régionale, à l’inverse des autres Chambres. Elle est constituée par les
7 départements de Paris, des Yvelines, de l'Essonne, des Hauts de Seine, de la Seine-Saint-
Denis, du Val de Marne, du Val d'Oise.
La Chambre est dirigée par 45 membres, élus pour 6 ans au suffrage universel, par
l'ensemble des composantes de la profession agricole. Le Bureau, constitué de
17 membres, comprend réglementairement un président et six vice-présidents, dispositif
spécifique à la Chambre d'Agriculture de l'Ile-de-France en raison de son caractère
interdépartemental.
La Chambre est le conseiller officiel et le porte parole de l'ensemble du monde agricole
auprès des Pouvoirs Publics, qu'elle peut saisir, ou qui doivent la consulter sur l'ensemble
des questions mettant en jeu les intérêts de l'agriculture.
A ce titre, la Chambre est représentée dans de nombreuses commissions officielles
présidées par les Préfets des départements (Commissions Départementales d'Orientation
Agricole (CDOA), Commissions d'Aménagement et de Remembrement Foncier, Conseils de
l'hygiène, Commissions des sites, Comités d'expertise des calamités agricoles, comités
départementaux de la chasse et de la faune sauvage, etc…).
Un fonctionnement au plus près du terrain
Les choix et orientations pris par les instances décisionnaires représentant l’ensemble des
composantes du monde agricole sont mis en oeuvre par les services de la Chambre
d'Agriculture, composés de 63 agents.
La Chambre met à disposition de l'ensemble des mandants de sa circonscription différents
services répondant à des besoins spécifiques toujours en évolution en matière, entre autres,
de réglementation, d’aménagement foncier, d’environnement, de technique et d’économie…
Ce conseil peut être collectif ou individualisé : plus de 1200 agriculteurs bénéficient chaque
année de visites individuelles sur les exploitations. Chaque filière agricole présente en Ile-de-
France dispose de conseillers dédiés (grandes cultures, maraîchage, arboriculture,
pépinière, horticulture, forêt).
La Chambre Interdépartementale d'Agriculture de l’Ile-de-France dont le siège est au Chesnay (Yvelines) a la volonté d'être facilement accessible et proche des
agriculteurs sur le terrain. C’est la raison pour laquelle près de 40 % des agents des services est basé dans des bureaux décentralisés.
Six bureaux décentralisés sont ainsi répartis en fonction des pôles d'attraction agricole. Des permanences sont prévues de façon hebdomadaire pour des secteurs plus
excentrés (Attainville, Montesson, Orgeval). Les services Technique et Economique et Gestion sont répartis dans ces antennes.
La Chambre d'Agriculture de l'Ile-de-France et la Chambre départementale d'Agriculture de Seine-et-Marne ont constitué en 1976 une Chambre Régionale
d'Agriculture Seine-et-Marne - Ile-de-France dont le siège est à Paris.
Elle assure essentiellement la défense des intérêts agricoles auprès des Instances
Régionales et joue un rôle de concertation et de coordination entre les organisations
professionnelles régionales. »
Retrouvez les communiqués de presse
de la Chambre Interdépartementale d’Agriculture de l’Ile-de-France
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Contact presse : Cécile de Villartay - 01 39 23 42 16 – c.devillartay@ile-de-france.chambagri.fr